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Travailler les vendredis

Qu'accomplissent vraiment les équipes les vendredis après-midi ?

Travailler et vendredi PM, ça va de paire? Vous travaillez encore les vendredis PM? On s’intéresse aux récentes études sur notre productivité à quelques heures de la fin de semaine. 

 

À la recherche d’idée pour se démarquer sur le concurrentiel marché de l’emploi. Avez-vous pensé à fermer vos bureaux plus tôt le vendredi après-midi? 

 

L’université texane A&M a étudié pendant deux ans la productivité d’équipes de travail. Les chercheurs se sont attardés tant à la quantité de travail réalisé qu’à la qualité du boulot accompli (les fautes de frappes, erreur et réécriture). Elle conclut que nous sommes significativement moins productifs le vendredi PM.(1)

 

Il n’y a pas que ces moments, à l’aube de la fin de semaine qui sont marqués par une baisse d’efficacité. Il en est de même pour les débuts d’après-midi.

 

La Dead Zone, la dure réalité des fins de journée

 

Parallèlement, l’attention s’accroit autour du Dead Zone (2) ; le 16h à 18h où il est de plus en plus difficile de rejoindre les équipiers. Nombreux sont les gestionnaires qui pestent sur cette plage horaire, incapables d’organiser des réunions d’équipe parce qu’il y a toujours des absents.

 

Que ce soit pour faciliter le retour à la maison des enfants après l’école ou pour faire de l’exercice ou pour éviter le trafic de fin de journée, les raisons pour lesquelles les gens quittent (ou s’absente de leur poste de travail) sont nombreuses. Selon le Worklab de Microsoft (3) ces habitudes de travail se sont amplifiées pendant la pandémie et perdurent depuis.

 

Faites-vous encore des réunions entre 16h et 18h?

 

Confrontées à l’indisponibilité de nombreux coéquipier en fin de journée, des entreprises se sont adaptées et ont modifié leurs approches de gestion. Voici des exemples d’initiatives :

  • Pas de réunion à partir de 16h.
  • Possibilité de terminer officiellement sa journée de travail à 16h et de se reconnecter en soirée pour compléter ses responsabilités.

 

Des entreprises sont sensibilisées à la réalité des employés qui tentent de faire un peu de tout sur cette exigeante plage horaire. Exemples : gérer les enfants, répondre aux courriels et préparer le souper. Il y a aussi ceux qui tentent de réagir aux demandes par texto, faire de l’exercice et assister à une présentation. D’autre allie travailler, conduire dans le trafic, participer à une réunion virtuelle. Pour soutenir les employés, des organisations ont simplement proposé de mettre en pause les activités professionnelles à 16h. Ceux qui préfèrent cette formule n’ont qu’à terminer leur journée en soirée.

 

Se reconnecter en soirée est incohérent avec les messages déployés pour soutenir la déconnexion et la santé mentale. C’est vrai! Il est ici question de faire confiance à ses équipes. Les gens sauront ce qui est cause de stress et de pression psychologique pour eux-mêmes. À eux, individuellement, de choisir ce qui est porteur de bien-être dans leur réalité.

 

Travailler le vendredi PM, une bonne idée?

 

Des études qui démontrent noir sur blanc que les équipes qui expérimentent un départ hâtif le vendredi ne perdent pas en efficacité ne semblent pas exister. Toutefois, des entreprises témoignent ne pas avoir observé de déclin de productivité lors de projets pilotes à cet effet. 

 

Plusieurs formulent cohabitent :

 

  • Fermer plus tôt les après-midis d’été ou toute l’année
  • Fermer les bureaux à 12h., 13h ou 15h. (sans ou avec pause pour le lunch)

 

Il est possible, à la lumière de l’étude citée qu’offrir aux employés de commencer leur fin de semaine avant 17h, notamment à partir de 15h. Cela ne coûte à l’entreprise que très peu en productivité lorsqu’on considère l’énergie déployée pour tout finaliser deux heures plus tôt. S’ajoute au calcul la pause du dîner escamotée et la productivité douteuse de la dernière heure de travail. Possiblement une clé pour enrichir les conditions de travail des équipiers. Une façon de contribuer à leur équilibre vie professionnelle/personnelle et leur santé mentale.

 

Comment optimiser son temps alors?

 

La productivité des équipes est déficiente lors des débuts d’après-midi et elles souhaitent quitter à 16h, voir plus tôt les vendredis. Alors, comment l’employeur peut-il optimiser le temps de qualité mis à sa disposition?

 

 

Selon Harvard Business Review, les matins devraient être consacrés à des activités de concentration profonde (résolution de problèmes complexes). Conséquemment, les courriels devraient être gérés un peu plus tard en matinée. Les équipes gagnent en efficacité lorsqu’elles conviennent de période spécifique pour tenir ou pas des réunions. Il en est de même pour être (ou non) disponibles pour répondre aux questions des collègues. En autres mots, convenir de code et protéger des plages horaires et faciliter la collaboration, notamment en contexte hybride.

 

 

Alors on les fait quand ces réunions? Considérant que notre attention diminue en début d’après-midi, il est logique d’utiliser ces plages horaires pour des activités dynamiques et participatives. Des réunions (bien planifiées et animées) et des activités d’idéation (exemple : brainstorming) sont de bons exemples. Même chose pour les rencontres en marchant (en présentiel ou via téléphone) ou les discussions debout.

 

Peu importe l’angle sous lequel on regarde la réalité du vendredi PM, un consensus émane entre ces études. Travailler passé 16h, les employés sont moins disponibles et peu productifs. Nous sommes toujours dans l’attente d’analyse crédible coût/bénéfice de libérer les employés plus tôt le vendredi mais des raisons portent à croire que l’initiative pourrait être à coût presque neutre.

 

Informations complémentaires

Annie Boilard

[Auteur(e)] Annie Boilard

Annie Boilard, BAA, MBA, M. Sc., CRHA, est présidente du Réseau Annie RH.

Elle œuvre en formation (développement des compétences) depuis bientôt 20 ans. En plus d’être une professionnelle en ressources humaines et une animatrice séniore, elle est une entrepreneure et une gestionnaire d’entreprise (et d’équipe) expérimentée.

Au quotidien, Annie travaille à titre de formatrice et de coach auprès de leaders et de professionnels afin de développer leurs compétences comportementales et leurs habiletés à travailler ensemble.

Elle est également chroniqueuse sur 4 stations de radio hebdomadairement, conférencière, blogueuse, notamment pour Les Affaires et auteure. Elle est souvent interpellée à titre d’experte sur la vie au travail, le monde du travail, le leadership et la gestion des ressources humaines.

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