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Maximiser le retour sur investissement en formation professionnelle

Quel investissement, précisément, combien d’argent mon employeur devrait consacrer à ma formation?

 

Au-delà de l’obligation issue de la Loi sur les compétences d’investir 1% (1) de la masse salariale en formation (2), combien investissent vraiment les entreprises en formation? 

Comment savoir si son entreprise se positionne en tête ou en queue de peloton en matière de développement professionnel ?

 

Un sondage conduit par l’Ordre des CRHA en 2023 (3) sur les investissements des entreprises en développement des compétences offrent le point de repères suivant : deux tiers des organisations investissent plus que le 1% exigé par la loi. L’équipe du Réseau Annie RH observe sur le terrain qu’en général, les grandes entreprises consacrent un budget équivalent à 4% de la masse salariale au développement de leur ressource.  

 Concrètement, un salarié gagnant un salaire de 50 000$ peut s’attendre à 500 $ et 2 000 $ d’investissement dans sa formation par année. Comme il s’agit de moyenne, il est normal de recevoir un plus grand budget une année et moins l’année suivante. Toutefois, sur deux ans, l’employé peut s’attendre à ce que son employeur lui propose plus de 10 heures de formation. Si ce n’est pas le cas l’employé peut conclure que 2/3 des entreprises sont plus généreuses et investissent davantage que son employeur pour maintenir l’employabilité de ses ressources. 

Les compétences développées par les formations offertes en entreprises

 

Les entreprises priorisent et valorisent certaines compétences plus que d’autres ; les compétences techniques, relationnelles et de leadership sont les plus prisées par les organisations. Elles font l’objet d’un plus généreux investissements en formation. 

 

Techniques et numériques : les compétences les plus développées par les organisations (82%). Concrètement, il s’agit des savoir-faire requis pour exercer son métier (ses fonctions).  

 

Relationnelles : les compétences requises pour travailler en équipe. À titre d’exemple, il est ici question de formations portant sur la communication, profil de personnalité, collaboration et prévention des conflits. 98% des entreprises considèrent important de développer ces compétences. 47% des entreprises le font réellement.   

Concrètement, pour l’employé, cela signe qu’à chaque deux ans, il peut s’attendre à ce qu’on lui offre une formation reliée au travail d’équipe. Si ce n’est pas le cas, l’employé peut conclure que 50% des entreprises sont plus généreuses que son employeur. 

Les investissements en formation pour développer le leadership

Les formations en leadership prévoient le développement des compétences reliées à la gestion et la vision stratégique. Il est ici question d’accompagnement en lien avec la gestion d’équipe tels la communication, la bienveillance et la rétroaction. Cela inclus également le climat de travail, la confiance et la mobilisation. Toujours selon le sondage de l’Ordre des CRHA, 96% des entreprises croient qu’il est important de développer ces compétences. Dans les faits, 58% d’entre elles passent à l’action.  

Concrètement, si je suis patron, cela me dit qu’à chaque deux ans, je peux m’attendre à ce que mon employeur m’offre des formations (des outils) en gestion. 

Si je suis employé, je peux m’attendre à ce que mon patron s’absente pour mettre à jour ses habiletés de gestion à tous les deux ans. Si ce n’est pas le cas, l’employé peut conclure que +50% des entreprises investissent davantage pour enrichir les habiletés de gestion des leaders.  

Qu'est-ce qui limite les investissements?

 

Ce ne sont pas les budgets mais bien le manque de temps et l’incapacité de libérer les travailleurs qui expliquent que respectivement à 70% et 63% des entreprises réduisent leur offre de formation (4). 

 

« Pas le temps » est un argument discutable pour justifier de ne pas développer ses ressources. Certes, les organisations ne refocusseront pas les équipes des opérations pendant les hautes saisons. En contrepartie, les entreprises se doivent de libérer du temps pour outiller les employés, faute de quoi, leurs compétences et leur employabilité pourraient être déclasser face à la compétition.  

Le manque de temps, principal frein aux investissements en formation

 

Ce ne sont pas les budgets mais bien le manque de temps et l’incapacité de libérer les travailleurs qui expliquent que respectivement à 70% et 63% des entreprises réduisent leur offre de formation (4). 

« Pas le temps » est un argument discutable pour justifier de ne pas développer ses ressources. Certes, les organisations ne refocusseront pas les équipes des opérations pendant les hautes saisons. En contrepartie, les entreprises se doivent de libérer du temps pour outiller les employés, faute de quoi, leurs compétences et leur employabilité pourraient être déclasser face à la compétition.  

L’époque des formations sur une journée est révolue. Il est possible d’intégrer des approches de micro-learning dans le quotidien des équipiers (courtes interventions focussées sur des outils pratico-pratiques). Exemple : des ateliers de 2 heures mensuellement. 

Stephen Covey, auteur de Les 7 habitudes de ceux qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent (5) explique dans l’une de ses règles la limite du : « Je n’ai pas le temps ». Dans une analogie où l’employé doit abattre des arbres, il argumente l’importance d’aiguiser sa scie. Sans ces pauses forcées, la désuétude de l’équipement limitera la capacité de l’employé de réaliser son travail. Il recommande d’intégrer ces activités importantes et non urgentes (comme la formation ou l’entretient de l’équipement) dans les opérations. 

 

La formation d'aujourd'hui et l'employabilité de demain

 

À l’heure où l’intelligence artificielle s’intensifie et où les compétences prisées par les employeurs évoluent, il est des plus pertinent de s’interroger et de comparer les investissements réalisés en formation. Il fait partir des bonnes pratiques d’apprécier l’évolution des compétences de ses équipes par rapport au marché. Du point de vue de l’employé, c’est une assurant pour le maintient de son employabilité de demain.  

 

(1) S’informer sur les responsabilités légales 

(2) Pour les entreprises ayant une masse salariale de 2 millions et plus.

(3) Compétences : un sondage confirme le besoin d’actualiser la Loi du 1%

(4) Compétences : un sondage confirme le besoin d’actualiser la Loi du 1%

(5) The 7 habits of Highly Effective People, Stephen Rh. Covey

Informations complémentaires

Annie Boilard

[Auteur(e)] Annie Boilard

Annie Boilard, BAA, MBA, M. Sc., CRHA, est présidente du Réseau Annie RH.

Elle œuvre en formation (développement des compétences) depuis bientôt 20 ans. En plus d’être une professionnelle en ressources humaines et une animatrice séniore, elle est une entrepreneure et une gestionnaire d’entreprise (et d’équipe) expérimentée.

Au quotidien, Annie travaille à titre de formatrice et de coach auprès de leaders et de professionnels afin de développer leurs compétences comportementales et leurs habiletés à travailler ensemble.

Elle est également chroniqueuse sur 4 stations de radio hebdomadairement, conférencière, blogueuse, notamment pour Les Affaires et auteure. Elle est souvent interpellée à titre d’experte sur la vie au travail, le monde du travail, le leadership et la gestion des ressources humaines.

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